INVITÉS POLAR 2023

Pour la troisième fois,
Libri Mondi Broie du Noir prend ses quartiers à la villa Saint-Jacques, au cœur de Luri,
les 27 et 28 mai 2023.

L’année dernière, nous avions choisi de faire grandir le festival, en passant de trois à six rencontres, étalées sur deux jours. La réponse a été au-delà de nos attentes. Amateurs éclairés, spécialistes du genre ou simples curieux se retrouvés en nombre, dans les jardins de la villa, pour célébrer la littérature de genre dans toute sa diversité.

Pour cette nouvelle édition, nous avons concocté un programme plus audacieux encore, où la fresque historique côtoie le thriller, où le roman d’espionnage n’est jamais très loin de la fiction d’anticipation post-apocalyptique… Nous vous proposons un plateau de haute volée, composé d’auteurs et d’autrices aux profils très différents, mais immanquablement passionnants, qui, nous l’espérons, vous ravira autant que nous.

Libri Mondi s’adresse autant aux fins connaisseurs de Dashiel Hammett, de Frederick Busch, ou Charles Williams qu’aux amateurs et amatrices de circonstance, qui adorent se plonger dans le dernier Chattam sur leur serviette de plage.

Benjamin Franceschetti

SAMEDI 27 MAI - 14H30
LURI, VILLA SAINT-JACQUES

1914. Une poignée d’anarchistes commet une série d’attentats dans plusieurs endroits de Paris. L’un d’eux, l’Alchimiste, décide d’agir en solitaire, et vise un restaurant des beaux quartiers. Sept personnes trouvent la mort dans l’attentat.

Très vite, toute la ville bruisse de l’affaire. Les forces de l’ordre, la classe politique et la presse s’emparent du fait divers. Alors que rôdent dans l’ombre les services secrets des plus grandes puissances européennes. Et que le vieux continent s’apprête à sombrer dans le chaos.

Si le geste est beau (le titre, en tout cas, l’est, assurément) est épatant. Son auteur, Benjamin Franceschetti, y fait preuve d’une maturité remarquable. Mêlant personnages de fiction et figures historiques, ce premier roman est dense mais fluide, très documenté mais toujours romanesque. Benjamin Franceschetti navigue avec aisance entre polar, roman historique et récit d’espionnage.

Quelle n’a pas été notre surprise de découvrir, après avoir refermé Si le geste est beau, que l’auteur a passé les premières années de son enfance à Luri, et que sa maison de famille est tout près de la villa Saint-Jacques, où se déroule Libri Mondi Broie du Noir !

Ce qu'en dit la presse ...

« Complots, attentats, espions…
Si le geste est beau est une réussite totale. »

Corse Matin

© Vincent Loison

Premier roman

Si le geste est beau,
la Manufacture de livres, 2023.

Max Monnehay

SAMEDI 27 MAI - 16H
LURI, VILLA SAINT-JACQUES

Après un passage au cours Florent puis au Method Acting Center, Max Monnehay publie en 2006 Corpus Christine, qui obtient le Prix du premier roman. Celui-ci est suivi en 2012 par Géographie de la bêtise, truculente fable sur la société contemporaine.

Le monde du polar lui ouvre ses portes en 2020 avec la publication de Somb. Le livre met pour la première fois en scène le personnage de Victor Caranne, psychologue carcéral à la prison de l’île de Ré, qui doit affronter son lourd passé. La rencontre entre Monnehay et le genre sonne comme une évidence. Le succès est immédiat pour le livre, qui récolte le Prix Transfuge du meilleur espoir polar.

En 2022, Victor Caranne fait son retour avec Je suis le feu. Le psychologue est cette fois sollicité pour débusquer un tueur en série qui plonge La Rochelle dans la psychose. Le succès est à nouveau au rendez-vous. Pas de doute : Max Monnehay est une nouvelle voix qui compte dans le monde du polar.

Ce qu'en dit la presse ...

« Max Monnehay livre un thriller psychologique implacable dont les ressorts sont la culpabilité, l’amitié
et la passion. ». 

Libération
Photo ©Maryan Harrington

Bibliographie sélective

Je suis le feu, Seuil, 2022
Somb, Seuil, 2020
Géographie de la bêtise, Seuil, 2012
Corpus Christine, Albin Michel, 2006

Emily St. John Mandel

SAMEDI 27 MAI - 17H30
LURI, VILLA SAINT-JACQUES

Emily St. John Mandel a grandi au Canada. Après des études de danse à Toronto, elle publie en 2009 Dernière Nuit à Montréal, unanimement salué par la critique. La parution de Station Eleven en 2014, traduit dans plus de trente langues et finaliste du National Book Award, l’installe comme l’une des auteures majeures de sa génération.

L’Hôtel de verre est le dernier volet en date d’une œuvre singulière et hypnotique, mélange de roman noir social et de roman psychologique, qui nous fait éprouver au plus profond la mélancolie de la perte. Avec Station Eleven, roman d’anticipation situé dans un monde post-apocalyptique décimé par un virus virulent, l’auteure fait preuve une fois de plus d’une maîtrise narrative éblouissante pour évoquer la fragilité de notre société et poser des questions essentielles quant à sa survie et sa capacité à se reconstruire.

Emily St. John Mandel nous montre avec subtilité comment la littérature, le théâtre et la culture sont des réponses éternelles à l’aspiration d’un monde meilleur et rappelle que, pour l’humanité, survivre ne suffit pas.

C’est avec impatience que nous attendons son prochain roman, Sea of Tranquility, prévu pour septembre 2023.

Ce qu'en dit la presse ...

« La littérature, quelle qu’elle soit, se doit d’être ambitieuse, d’appuyer là où cela fait mal sans pour autant sacrifier à la beauté de l’écriture. Emily St. John Mandel est la preuve que tout cela est possible.»

Marianne

Photo ©Sarah_Shatz_alt

Bibliographie sélective

Station Eleven, Rivages noir, 2016
Dernière nuit à Montréal, Rivages noir, 2012
L’Hôtel de verre, Rivages noir, 2021

patrick pécherot

DIMANCHE 28 MAI - 14H30
LURI, VILLA SAINT-JACQUES

Patrick Pécherot se lance dans l’écriture en 1996 avec Tiuraï, dans lequel apparaît le personnage de Thomas Meckert, hommage à l’écrivain Jean Meckert. C’est le début d’une œuvre prolixe et profondément engagée.

En 2002, son roman Les Brouillards de la Butte obtient le Grand Prix de littérature policière. L’auteur y invente la jeunesse de Nestor Burma, le célèbre détective de Léo Malet. Ce sera également le cas dans Belleville-Barcelone puis Boulevard des Branques. Située dans le Paris de l’entre-deux guerres, cette
« Saga des Brouillards » est un coup de maître
qui assoit définitivement le style Pécherot.

Car si la grande histoire est omniprésente dans l’œuvre de Pécherot, celle-ci n’est évoquée quà travers le prisme des individualités qui la traversent et souvent, la subissent. Le premier conflit mondial (Tranchecaille), la guerre d’Algérie (Hével) ou la Commune de Paris (Une Plaie ouverte) sont autant de sujets qui font la part belle aux modestes.

Son dernier ouvrage, Pour tout bagage, se penche sur le destin de cinq lycéens aussi rêveurs que maladroits, et du meurtre qu’ils ont commis un certain jour de 1974. L’auteur y aborde avec tendresse l’esprit des seventies et l’héritage de mai 68 qui font leur entrée au sein de son corridor des sans-grades.

Ce qu'en dit la presse ...

« Un roman noir porté par une écriture qui joue avec la musique de la langue, secoue le vocabulaire, remue les phrases pour les mettre dans le sens de la vie. ».

Télérama

Photo ©Editions Gallimard - Francesca Mantovani

Bibliographie sélective

Pour tout bagage, Gallimard, 2023
Tranchecaille, Gallimard, 2008
Boulevard des branques, Gallimard, 2005
Belleville-Barcelone, Gallimard, 2003
Les Brouillards de la Butte, Gallimard, 2001

sébastien rutés

DIMANCHE 28 MAI - 16H
LURI, VILLA SAINT-JACQUES

Sébastien Rutés, auteur de sept romans, a le génie du pitch : sa production éclectique en témoigne.

Qu’il nous plonge dans le Paris de 1899 pour enquêter, au côté d’Oscar Wilde, sur les meurtres mystérieux de femmes piquées aux fesses par des aiguilles dans Le Linceul du vieux monde ; que l’on suive dans Mictlàn, la course effrénée de deux chauffeurs de camion transportant 157 cadavres ou qu’il nous entraîne, avec Pas de littérature, au côté d’un (faux) traducteur de la Série noire, à l’époque de Marcel Duhamel, dans un fabuleux pastiche de roman noir où même les voyous ont le bon goût de se piquer de littérature, Rutés sait surprendre à chaque roman.

Fin lettré, spécialiste de la littérature latino-américaine, auteur d’une thèse sur les stratégies de l’intertextualité dans l’œuvre de Paco Ignacio Taibo II (remaniée pour publication en Lénine à Disneyland) et traducteur, Rutés fait de ses romans un formidable terrain de jeu. Aussi à l’aise dans le polar historique que dans le roman noir ou le pastiche, facétieux, audacieux, inclassable, il nous rappelle que si la littérature est « le mirage par excellence », c’est avec un plaisir non dissimulé que le lecteur se laisse duper.

Ce qu'en dit la presse ...

« Ambiance années 50, vrai polar qui interroge le genre et le pastiche à la fois, ce romancier prof de lettres signe un nouveau et joyeux bijou littéraire ».

Le Point

Bibliographie sélective

Mélancolie des corbeaux, Actes Sud, coll. «Actes noirs », 2011
La vespasienne, Albin Michel, 2018
Mictlán, Gallimard, coll. « La Noire », 2019
Pas de littérature !, Gallimard, coll. « La Noire », 2022

THOMAS CANTALOUBE

DIMANCHE 28 MAI - 17H30
LURI, VILLA SAINT-JACQUES

Thomas Cantaloube ne manque pas d’ambition littéraire.

En 2019, l’ancien journaliste de Mediapart signe son premier roman, Requiem pour une République. Une fresque dense, à la construction épatante, autour de la mort en 1959 d’un avocat algérien proche du FLN, et du massacre de sa famille. Au fil des pages, on y croise Papon, les hommes du SAC, Michel Debré, Jean-Pierre Melville ou encore un ancien résistant corse, convoyeur de drogue pour le Milieu, et amateur d’anisette.

Avec Frakas, deux ans plus tard, l’auteur confirme l’essai. Son héros, Luc Blanchard, se retrouve cette fois bien malgré lui au centre des tractations entre le pouvoir camerounais et les hommes de l’ombre de l’Elysée, alors que naît ce que l’on appellera très vite la Françafrique.

Thomas Cantaloube a publié Mai 67 le 11 mai dernier. Une nouvelle fois, les violences policières sont au cœur du roman. Luc Blanchard, installé en Guadeloupe, tente de laver l’honneur de la femme qu’il aime alors que l’île est la proie d’une grève d’ouvriers réprimée dans le sang. L’auteur fait preuve d’un talent peu commun pour donner vie aux périodes les moins glorieuses de notre histoire récente, au fil d’une plume aussi romanesque que solidement documentée.

Ce qu'en dit la presse ...

« Thomas Cantaloube redonne ses lettres de noblesse au polar politique. Passionnant
de bout en bout. »

Télérama

© Editions Gallimard - Francesca Mantovani

Bibliographie sélective

Requiem pour une République, Série Noire, 2019
Frakas, Série Noire, 2021
Mai 67, Série Noire, 2023